#104 - La Porsche 356 est une meilleure auto que la 911. Voici pourquoi.
La lettre d'information de Flat 6 Magazine : un vendredi sur deux, 10 sujets qui font l'actualité Porsche et son univers.
L'été pointe le bout de son nez, et nous en profitons justement pour vous proposer un nouveau format de newsletter. À ce titre, je voulais revenir sur une expérience qui m'a particulièrement impressionné. Pour la première fois, j'ai conduit une 356, et je le dis très honnêtement : il se pourrait que ce soit une voiture bien plus capable et bien plus plaisante à conduire qu'une 911. Voici mon expérience.
Par Thomas Schenck
Je n'ai jamais été un grand fan de la 356, je dois bien l'admettre. Et pourtant, lorsque la housse s'est levée et a révélé cette 356 BT5 Super 90 dans cette sublime couleur jaune pâle, j'ai froncé un peu les sourcils. Il faut admettre que cette 356 était sacrément belle, et pour une fois, elle me faisait le coup du charme. C'est le genre d'auto qui vous donne sacrément envie de monter à bord, histoire de voir ce qu'elle a dans le ventre et de vous offrir une petite virée à son volant.
Mais d'abord, un petit rappel des forces en présence. Cette 356 date de 1960. C’est une version BT5 Super 90, ce qui signifie qu’elle possède un moteur flat 4 qui produit 90 chevaux. C’est la plus puissante de son époque. Il faut rappeler que vous aviez également deux autres moteurs disponibles à l’époque : un moteur de 60 chevaux, et un moteur de 75 chevaux.
Là où j’ai beaucoup de chance, c’est que nous effectuons une rapide prise en mains sur l’Autodromo de Terramar en Espagne, un endroit qui a été privatisé spécialement pour nous grâce à The Rolling Museum. Vous vous retrouvez derrière un immense volant, tout à fait inhabituel au regard de la taille des volants d’aujourd’hui, et vous effectuez quelques kilomètres pour vous mettre en jambes et bien comprendre la voiture.
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Mais là où la 356 va vraiment me faire le coup du charme, c’est lorsque nous allons nous engager sur route ouverte. Nous nous engageons sur les petites routes de l’arrière-pays de la Catalogne, un terrain de jeu idéal pour pouvoir prendre toute la mesure d’une voiture telle que celle-ci.
La sonorité du moteur est assez dépaysante. Lorsque vous avez l’habitude des 911 et des six cylindres, vous vous retrouvez cette fois-ci dans un flat-four au son de Volkswagen Coccinelle, qui pétarade, qui est beaucoup plus rauque, et qui donne tout de même de la voix. C’est déjà une expérience assez surprenante, et pourtant, tout se passe pour le mieux.
Je suis surpris par la facilité de la boîte, qui engage les rapports avec une aisance déconcertante, et qui vient même faire passer les premières boîtes à grille en H de 911 pour des boîtes de vitesse de camion. À ce titre, la 356 est clairement au-dessus. Je suis un peu surpris par la fermeté des commandes d’accélérateur et de frein, mais la 356 commence à imprimer un peu de rythme, et j’avoue que dès ses premiers tours de roue sur des routes ouvertes, je suis déjà assez surpris.
Alors c’est sûr, avec le grand volant et les petites roues , vous devez vous employer un peu plus pour hausser le rythme. Et il est vrai que dès 70 km/h dans des enchaînements de petits virages, vous avez déjà l’impression d’être en pleine spéciale de rallye et d’imprimer un rythme de sagouin. Mais ce n’est pas le sujet. Ce qui compte, c’est le plaisir que vous prenez. Et là, je dois avouer que la 356 a frappé très fort.
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En plus, avec une 356, vous reprenez des leçons de pilotage élémentaires, et cela fait un bien fou. Il est hors de question de freiner lorsque les roues ne sont pas droites, car le moindre freinage en virage va déséquilibrer la voiture, et vous sentez immédiatement qu’elle devient rétive et n’aime pas ça.
C’est là que vous redécouvrez que la 356 est bien une vraie voiture ancienne, avec des pneus d’ancienne, avec un châssis d’ancienne, et que les limites sont beaucoup plus vite atteintes qu’avec n’importe quelle 911 moderne. Mais finalement, c’est bien là ce qui fait tout son charme.
Le seul point noir, ce sont ses freins. Les vieux freins à tambour, qui, au regard des performances des freins d’aujourd’hui — ou même des voitures un peu plus récentes, comme par exemple une 911 G — font passer le freinage de la 356 pour celui d’un vieux paquebot. Cela freine, certes, mais il faut appuyer fort, et les freins à tambour ne mettent pas forcément en confiance.
Au moment de tirer le bilan, je suis obligé de le dire : pour avoir conduit plusieurs 911, et après cette première expérience en 356, objectivement, je trouve qu’une 356 du début ou de la fin des années 60 est une meilleure auto — plus complète et plus homogène — qu’une 911 2 litres.
Sur le plan de l’esthétique, la 911 l’emporte, ça c’est sûr. Mais sur le plan de l’homogénéité et du charme, même auprès des passants et des néophytes, je pense que la 356 l’emporte haut la main.
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À mon sens, c’est donc aujourd’hui une Porsche très sous-estimée, qui mérite complètement qu’on la redécouvre. Et si vous rêvez d’en acquérir une, je ne peux que vous y encourager — même si j’estime qu’il faut qu’elle soit aussi puissante que possible pour rester utilisable dans les conditions du quotidien.
Ah, j’oubliais un dernier point : si vous voulez vraiment tout savoir sur les conditions exceptionnelles dans lesquelles nous avons pu conduire cette 356, sachez qu’elle faisait partie de la magnifique collection The Rolling Museum, composée de plus de dix voitures classiques que nous avons conduites pendant deux jours sur les plus belles routes des Catalognes.
L’essai complet sera disponible dans le prochain numéro de Flat 6 Magazine, en kiosques le 25 juillet 2025.
N’hésitez pas à nous donner votre avis sur le format inédit de cette newsletter en commentaire. L’équipe de Flat 6 Magazine vous souhaite un bel été.
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Je ne vois pas une grosse différence par rapport à « l’ancien format » mais je trouve l’article très intéressant sur la découverte de la 356. À relire dans le détail dans le nouveau numéro de Flat6. Richard Colombe.